Il n’est pas si fréquent que plus de 700 chercheuses et chercheurs se mobilisent contre une loi, expriment leur indignation et démontent les arguments invoqués pour faire voter le texte de la loi du 19 décembre 2023, le plus répressif jamais voté en France depuis la Seconde Guerre mondiale sur l’immigration.
C’est ce que font les chercheures et chercheuses rassemblés dans l’Institut Convergences Migrations, dans la Tribune publiée le 20 décembre 2023, et signée par plusieurs d’entre nous. En voici quelques extraits :
« Cette démission du parti au pouvoir devant la poussée de l’extrême droite n’est pas seulement une faute politique et morale, elle bafoue les droits humains les plus fondamentaux et fait fi des données les plus élémentaires mises en évidence par nos recherches.
– Non, la France n’est pas « submergée » par une immigration « hors contrôle »
– Non, nous n’avons pas « le modèle social le plus généreux d’Europe qui fait de la France la destination privilégiée pour les migrants »
– Non, la surenchère dans la « fermeté » n’a jamais réussi à réduire les « flux d’entrée », elle crée un effet de nasse en bloquant les va-et-vient entre pays d’origine et pays de destination
– Non, les immigrés ne prennent pas le travail des Français
– Non, enfin, la population française n’est pas systématiquement hostile à l’immigration pour peu qu’on lui pose des questions circonstanciées dans des enquêtes et des observations menées avec la rigueur nécessaire. »
Cécile Rousseau revendique elle aussi l’engagement politique des professionnels de santé et des chercheurs dans la clinique transculturelle « dans le cas de problèmes de droits humains affectant de la santé et le bien-être de groupes particuliers » (2021, p 65) en particulier les personnes en situation migratoire.