Violences contemporaines

Différentes formes de violences s’exprimant dans le monde contemporain, appellent à une réflexion essentielle. Pour exemple, les révoltes de 2005 et 2023, qualifiées « émeutes de banlieues » font suite à d’autres révoltes. Ce qui fait leurs spécificités sont leur durée et leur ampleur nationale. Toutefois, le point commun entre toutes est la nature de l’évènement déclencheur, la mort d’un adolescent vivant en banlieue. Ce fut le cas à l’automne 2005, suite à la mort de Zyed (17 ans) et Bouna (15 ans), électrocutés dans un transformateur électrique où ils s’étaient réfugiés pour fuir la police. C’est encore le cas en 2023, avec Nahel (17 ans) tué par les balles d’un policier, lors d’un contrôle routier. Ces morts sont peu parlées, mais plutôt exposées, dans un premier temps, sur la scène médiatique comme des délinquants. Dès après, les médias centrent leur focale sur les actes « émeutiers » et beaucoup moins sur les morts qui sont rapidement oubliés. Certains adolescents des quartiers populaires, dans leurs violences collectives, agies, bruyantes, brulantes semblent aussi venir signifier que personne ne doit les oublier. La violence de leur mort leur apparaît comme un « crime » de plus, injuste et le plus souvent conséquent de formes de « racisme » institutionalisé. Parmi les explications sur les motivations de la révolte est le désir de forcer le regard de l’autre en posant la question de l’oubli, du silence et de l’immobilisme sur ces violences mortifères (Mansouri, 2013).

Le séminaire est ouvert aux professionnels, aux étudiants et à ceux qui souhaitent partager et comprendre ces questions.