– Les mots de Marion –

Alors que la pandémie s’invite dans tous les foyers du monde, les repères se trouvent chamboulés, les places et les fonctions inter changées. Les maisons se divisent, les corps s’éloignent voir même se coupent. La peur s’immisce dans les recoins, ternissant la saveur de nos goûts, de nos envies, de nos élans créatifs. Nous voilà, plongés dans un nouveau continent, un monde étrange composé de nouvelles représentations, de tout un tas de questions, une communication à réinventer et à se ré approprier. Des craintes et de nouvelles responsabilités associées ternies, de culpabilité.
Tous, nous avons été confronté à la question de comment se situer, s’adapter dans ce nouveau temps.
Certains ont évoqué cette période comme pouvant être un traumatisme collectif. Il serait alors transgénérationnel ? Et transculturel ?
C’est alors que résonne en moi l’étranger d’Alfred Schütz, l’inquiétante étrangeté en passant de Freud à Kafka, à ce qui fait effroi, trauma, effraction.
Je pense plus spécifiquement aux parcours et vécus de nombreux migrants, confrontés eux, à de nombreuses pertes, à l’éloignement de leurs racines, de leurs repères familiaux. Je me demande comment cela résonnerait en eux ? Je m’imagine qu’ils y trouveraient du familier dans cet étrange. Je me dis même qu’ils auraient bien à nous apprendre, que nos vécus pourraient rentrer en résonance.
C’est dans ce contexte inédit que le DU est arrivé comme un îlot préservé, à distance, qui s’invite et se loge dans nos vies confinées, permettant d’aller incorporer de la bonne nourriture, de la connexion àdistance, à la fois éprouvante et inspirante. Un îlot où la pensée, la créativité et le partage transculturel y sont encore préservés de la tempête “COVID” qui continue de s’abattre sur nos toits désorientés.
Isam Idris a dit un jour que le transculturel c’était d’accepter de n’y rien comprendre.
Peut être que ce DU est arrivé à point nommé pour que face à ce n’y rien comprendre “COVID” puisse se déplacer, se mêler, s’articuler à du n’y rien comprendre transculturel. Alors ce dispositif arriverait comme un bateau nommé Ubuntu dans lequel de l’étrange, du froid, de l’inconnu pourraient se partager et tenter de se transformer et où chacun pourrait y apercevoir son familier, sa madeleine Proustienne. Aussi, Ubuntu nous amène à questionner l’étranger en nous, à y côtoyer des sensations d’étrangeté, d’en éprouver sa dimension inquiétante, de manquer de chavirer pour enfin tenter par la passoire de l’îlot transculturel d’en métisser quelque chose de plus familier.
Merci Ubuntu pour ces partages d’une richesse transculturelle qui résonnent comme un passage initiatique vers une intériorité métissée !

Marion

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