Enfant de troisième culture
C’est en lisant un article publié sur “Courrier International Expat » Les “enfants de troisième culture” (courrierinternational.com) que j’ai pour la première fois pris conscience des mots « enfant de troisième culture ». Ceci m’a interpellé et intrigué, car ne sachant pas vraiment ce que cela voulait concrètement dire, je me suis mise à chercher une signification à ces termes.
Cette définition remonte aux années 50 où cette notion a été développée par la Dr Ruth Unseems puis, étudiée dans les années 1980 par le Dr David Pollock et Dr Ruth Van Reken. Leur définition des enfants de la troisième culture est considérée comme étant la plus précise et la plus complète : « Un Enfant de Troisième Culture (ETC) est une personne qui a passé une partie importante de ses années de croissance dans une culture autre que celle de ses parents. Elle développe des relations avec chacune de ces cultures et s’identifie dans une certaine mesure avec elles, mais elle ne se considère pourtant pas comme faisant intégralement partie d’elles. (…) » EXPATRIATION – Les enfants de la troisième culture – Livre Cécile Gylbert | lepetitjournal.com
En continuant mes recherches sur ce sujet, j’ai trouvé différents témoignages de personnes se considérant elles-mêmes comme « enfant de troisième culture ». Toutefois, l’élément le plus flagrant et qui m’a le plus interpellé est que tous ces témoignages proviennent d’expatriés.
Pourtant, avec la globalisation, la mondialisation et les mouvements migratoires, je me demande si, petit à petit, nous ne devenons pas tous et toutes des enfants de troisième culture ?
Certains se sentent déjà légitimes de cette appellation, d’autres, en quête, pourront se reconnaître dans ces lectures, alors que d’autres encore vont découvrir qu’ils sont aussi des enfants de troisième culture, et ensuite nos enfants pourront le devenir.
Puis-je moi-même me considérer enfant de troisième culture, moi qui suis née au Luxembourg et mes parents provenant du Portugal ? J’ai donc grandi dans un pays qui possède une culture différente (culture d’accueil) de celle dans laquelle mes parents m’ont éduquée (culture d’origine). J’ai d’ors et déjà grandi délibérément dans un monde transculturel vu que je l’ai vécu et que j’ai pu expérimenter des interactions avec ces cultures. J’ai donc développé une « troisième culture », en d’autres termes, une influence de deux cultures différentes que j’ai eu pour permettre ensuite la création de ma propre culture, au vu de mes expériences et de mes interactions.
Et puis je me demande si cette troisième culture se dessinerait différemment chez les enfants et chez les adultes? À quel âge considérons-nous que l’identité culturelle est construite arrêtant de continuer à se façonner par les expériences migratoires, les langues et les langages des lieux de vie?
En relisant cet article, j’ai à nouveau cette curieuse sensation que peut-être certains d’entre vous connaissent aussi : au Luxembourg, je suis visiblement la Portugaise à cause de mon apparence physique, et au Portugal, je suis la Luxembourgeoise. Les deux cultures ont formé mon identité, décernant une double identité dans le regard de l’autre qui, dans un cercle dynamique, participe activement à ma propre construction identitaire et culturelle.
Et si, à l’avenir, nous nommons simplement les enfants de troisième culture, des enfants transculturels ? Comme Amin Maalouf le dit « l’identité n’est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l’existence ».
Jenny
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