Femmes d’âge (trop) mûr ?
Je ne sais pas vous, mais moi, j’aime bien découvrir de nouvelles séries. Cette semaine, je viens de finir de regarder la série Israélienne « Hamishim – cinquante » sur Arte. Télérama parle d’une série « qui brise les tabous de la ménopause » où « la romancière à succès Yael Hedaya raconte la tempête intime que traversent les femmes de cinquante ans. Une dramédie en huit épisodes empreinte de poésie et corsée à l’humour noir. » Je confirme : qu’est-ce que j’ai ri !
J’ai 46 ans. Il y a un peu plus d’un an, j’ai observé des changements dans mon corps. Après m’être un peu renseignée, ces changements, pris dans leur globalité, m’ont amenée à un constat : je débutais ma préménopause. Mais les médecins n’étaient pas de cet avis, car pour eux j’étais trop jeune. Alors j’ai dû faire différentes analyses pour qu’au final, ils ne trouvent rien. Aucun diagnostic n’a pu être posé. Mais moi, je savais que mon corps démarrait un nouveau cycle.
La ménopause touche des femmes âgées entre 45 et 55 ans. Je me suis demandée jusqu’à quel point l’idée que l’on se fait de la femme ménopausée – synonyme, soyons honnête, de femme d’âge mûr – n’avait pas influencé le regard et le jugement de ces médecins ? En France, et dans beaucoup de pays occidentaux, la ménopause est uniquement traitée d’un point de vue « médical », comme on traite une maladie. Une « maladie » qui serait d’ailleurs un peu gênante, honteuse voir taboue, amenant la femme à ne pas pouvoir ou vouloir vivre cette période là de façon « naturelle ». Qu’en est-il véritablement de ce statut de femme ménopausée en France ? La femme d’âge mûr d’il y a 40-50 ans est-elle la même que celle d’aujourd’hui ? Quelle est l’influence de la culture d’une société sur cette période de la vie d’une femme et sur le regard que l’on porte sur elle ?
La ménopause – si on la définit par l’arrêt des règles et de la fertilité – est un phénomène physiologique universel. Mais ce phénomène n’est pas vécu de la même manière ici et ailleurs. La notion même de ménopause n’existe pas partout. D’après Daniel Delanoë, anthropologue et psychiatre, « les symptômes et processus biologiques associés (ndlr : à la ménopause), sont issus d’une construction sociale, qui diffère beaucoup selon les époques et les cultures». Dans certaines sociétés, l’arrêt des règles signe un épanouissement social, amoureux, érotique des femmes, parfois même leur confère un pouvoir réel. Au contraire, en occident, la médicalisation de ce processus naturel, qui place la ménopause et ses symptômes comme un « problème », n’est pas sans conséquence sur la façon dont les femmes peuvent vivre cette période de la vie. Souvent perçue négativement par une grand nombre de personnes, la ménopause serait pour la femme le début d’une vie décrépie !
C’est cette perception-là que dénonce Yael Hedaya dans la série « Hamishim – cinquante ». Car oui, notre corps change, notre rythme de vie est parfois chamboulé et j’avoue que les fameuses bouffées de chaleur sont fort désagréables. Mais le temps est peut-être venu de changer les regards sur la ménopause et que nous, femmes, devenions actrices et autrices de ce changement.
Pourquoi pas en se nourrissant d’un regard transculturel ?
Julie
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