Pour une société transculturelle

Le 14 février 2022 était censé être une journée dédiée à l’amour. Moi, j’ai entendu un message de haine. Vous êtes-vous déjà posé la question de votre rapport aux médias et à l’information ? Personnellement, depuis quelques années, j’essaie de filtrer ce qui arrive jusqu’à moi car je me suis rendue compte que le traitement médiatique de certaines informations me bousculait au niveau des émotions.

Mais en ce moment, difficile de passer outre certains faits d’actualités, car cette période pré électorale est propice à une déferlante d’informations et à la surenchère des candidats. Ça a été le cas aujourd’hui, quand j’ai découvert qu’une candidate à l’élection présidentielle – d’un parti politique sensé ne pas être extrémiste – avait à son tour parlé de la théorie du « grand remplacement » durant un de ses meetings. Expression qui relève d’une théorie du complot, raciste, introduite par l’extrême droite en 2010.

Loin d’être naïve, je me demande quand même comment peut-on, en 2022, utiliser le terme de « grand remplacement » et l’intégrer dans le langage courant. Remplacer quoi ? Remplacer qui ? Je suis convaincue que toute civilisation est amenée à changer, à évoluer, à se modifier en fonction des aléas écologiques, économiques, politiques et des mouvements démographiques qui en découlent. Tout le monde s’accorde à dire que nous vivons dans une société en pleine mondialisation. Or, qui dit mondialisation, dit échanges entre les biens et les personnes. Marie Rose Moro, dans le manuel de psychiatrie transculturelle, considère qu’une personne venue d’ailleurs « est un métis dans la mesure où son voyage l’a conduit dans un autre monde qui aura une action sur lui comme lui d’ailleurs aura une action sur ce monde ». La notion de société transculturelle prend ici tout son sens : permettre aux cultures de se rencontrer, de se traverser, de se métisser. Pour cela, il faut être ouvert à l’altérité. Je suis en lien depuis de nombreuses années avec des familles venues d’ailleurs. Je fais de très belles rencontres, et à travers les histoires de ces familles, je découvre de nombreuses cultures mais surtout des personnes humaines, sensibles, fragiles et fortes à la fois, avec une envie de vivre et d’offrir à leurs enfants une vie meilleure. Des rencontres d’une richesse que je n’arrive pas à mesurer.

Je veux offrir à mes enfants une société plurielle, curieuse et ouverte et non une société qui se renferme sur elle-même, vivant dans la peur de l’autre. Je crois à l’altérité et au pluralisme. Je veux croire en un monde où la liberté de circuler serait la même pour tous, un jour.

Vous me trouvez utopiste ? Peut-être. Mais je veux continuer à y croire ! Margaret Mead, Anthropologue disait : « Ne doutez jamais qu’un petit groupe de citoyens réfléchis et engagés puissent changer le monde. En vérité, c’est la seule façon de faire. »

Alors soyons engagés, pour une société transculturelle !

Julie

0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *