Des dollars plein la tête

Lorsque j’exerçais au Québec, dans une maison d’hébergement pour femmes victimes de violences conjugales, j’ai rapidement participé à une soirée de gala. Un gala de charité. Je ne connaissais pas le principe. Vu de mon regard de française, c’était un simple étalage de dollars (canadiens mais quand même). Des gens très riches invitaient leurs amis à se montrer et à montrer leurs chèques généreusement garnis de 0.

Bien sûr, vu de ma fenêtre, c’était très particulier et cela manquait d’humilité. Et puis, j’ai passé plusieurs mois à voir s’organiser des projets avec l’argent réuni ce soir-là. J’ai vu les effets bénéfiques de ces projets sur le parcours de ces femmes et j’ai cherché à voir plus loin.

Moi, la fille de deux athées, j’ai découvert, par la même occasion, le poids de la culture religieuse sur mon mode de pensée. Les préceptes judéo-chrétiens sont ancrés en moi et orientent mon point de vue. Ces préceptes m’amènent à penser qu’on doit être discrets sur ses revenus, sa « fortune ». La charité doit donc se faire dans l’intimité, contrairement à la pensée protestante/anglo-saxonne qui valorise la manifestation directe d’argent et d’ambition. 

Isam Idris (p249 à 263) définit la religiosité psychique comme « une organisation défensive prise en charge par la religion, qui permet de lutter contre la destruction qu’elle inspire. Elle est pour la fondation d’une communauté, d’une culture religieuse qui font naître et reconnaître le sujet dans son intégrité. Mais, la migration étant la rencontre des individus adultes avec d’autres communautés, les problèmes de religiosité influent sur la continuité psychique transgénérationnelle ».

A moi de prendre du recul sur cette religiosité qui influence mes réflexions et mes actes. 

Delphine

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