L’esclavage moderne

Je partage avec vous une chanson qui m’a particulièrement marqué ces derniers temps : « I Can’t Breathe » de H.E.R.

Cette chanson nous confronte à une réalité que beaucoup trop d’Afro-américains vivent encore aujourd’hui : aux États-Unis, de nombreuses personnes sont, de génération en génération – et cela depuis des siècles – souvent méprisés et soupçonnés d’être des criminels, de part leur couleur de peau. Cette réalité les renvoie hélas à un passé lointain, qui n’a pas changé autant qu’on le souhaiterait : celui de l’esclavage. Esclavage qui a été aboli en 1865 par le président Abraham Lincoln qui déclarait pourtant que « ni esclavage ni servitude involontaire n’existeront aux États-Unis ni dans aucun des lieux soumis à leur juridiction ».

Cette chanson tente de nous interpeller sur le fait que le regard de la société américaine sur les afro-américains n’a pas beaucoup évolué. En témoigne l’interview de Bryan Stevenson, fondateur et président du Equal Justice Initiative et figure de la lutte contre les injustices raciales aux États-Unis  qui parle d’esclavage moderne : L’esclavage n’a pas été aboli en 1865, il a évolué”. En effet, la question de l’intégration des Afro-américains se pose, encore et encore, malgré quelques changements, considérés comme une révolution par certains : l’élection de Barack Obama, 44ème président des États-Unis et premier homme noir à avoir été élu en 2009. Suivi plus récemment par Kamala Harris, 49ème vice-présidente des États-Unis, première femme noire, à accéder à ce poste.

Avec la mort tragique de George Floyd, asphyxié par le genou d’un policier blanc, la communauté noire s’est révoltée. Non pas seulement en Amérique, mais partout dans le monde, comme si l’abcès avait enfin éclaté depuis toutes ces années et toutes ces injustices vécues. par ses mots, la chanteuse convoque l’histoire et évoque toutes les discriminations envers les personnes noires, la difficulté du rôle des policiers, parfois protecteur mais aussi criminel «… Saying the protector and the killer is wearing the same uniform…»  (Trad. «… Le protecteur et le criminel portent le même uniforme… ») et l’agressivité de certaines personnes (elle fait référence à la suprématie) envers cette communauté.  « … To say all men are created equal in the eyes of God but disparage a man based on the color of his skin» (Trad. « dire que tous les hommes sont créés également par Dieu. Mais finalement dénigrer un homme sur sa couleur de peau… ».).

“I can’t breathe” est un slogan qui est associé au mouvement BLACK LIVES MATTER (manifestations contre le racisme et les violences policières, qui signifie: Les vies des noirs comptent). Ce mouvement, qui rassemble les noirs ainsi que les blancs à travers le monde, surgit suite à la mort non seulement de George Floyd en 2020, mais aussi d’Eric Garner, en 2014, asphyxié lui aussi par un policier. La phrase “ I can’t breathe” se lit alors souvent sur des pancartes durant les manifestations, comme un cri de révolte contre toutes ces injustices et violences policières. 

J’aimerais croire qu’avec tous ces mouvements et ces changements, il y aura bien un point du non-retour, une nouvelle ère qui nous attend tous, ici et ailleurs. Il en est temps!

Jenny 

Photo by Cooper Baumgartner on Unsplash

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